Vie sauvage
La faune du Cerro Guido est unique. Des espèces telles que le puma, le condor, les guanacos et les chingues sont quelques-unes de celles que l’on peut observer dans le safari de conservation de notre estancia.
Cependant, aujourd’hui, la conservation de ces espèces est menacée, en raison du conflit historique avec l’industrie ovine, la principale activité économique de la région.
La Fondation Cerro Guido est née en tant que projet de conservation, son objectif étant de parvenir à la coexistence de l’industrie de l’élevage et d’espèces telles que le Puma, un félin persécuté parce qu’il représente un ennemi constant dans la production ovine.
C’est pourquoi la Fondation a mené des recherches en collaboration avec des organisations dédiées à la conservation des espèces menacées, telles que Panthera.
En outre, des recherches sont actuellement en cours pour documenter et démontrer la routine alimentaire du puma dans la réserve de biosphère de Torres del Paine.
En effet, il vise à démontrer l’efficacité des techniques de gestion et de protection du bétail grâce à l’utilisation de chiens de garde des races Gran Pirineo et berger Maremme, une activité qui se déroule dans les mêmes champs de l’Estancia Cerro Guido.
L’étude est réalisée grâce à une surveillance constante de l’espèce, au moyen de colliers GPS qui permettront de géoréférencer leurs déplacements dans la zone et l’installation de pièges photographiques à des endroits stratégiques pour identifier les points chauds où l’on peut observer des pumas.
L’étude en est maintenant à sa deuxième phase de mise en œuvre, avec la pose de colliers sur les couguars et la préparation des champs pour l’expérience de gestion du bétail.
Chiens de protection : Grandes Pyrénées et Maremme
Les chiens de protection des races des Grandes Pyrénées et berger Maremme ont été l’un des plus grands alliés de la conservation des espèces et de l’industrie de l’élevage dans la région.
Selon Mirko Utrovicich, pisteur et superviseur des chiens de protection, ces chiens accompagnent le bétail en émettant leur odeur, ce qui alerte le puma qui, étant une espèce intelligente qui évite les conflits, s’éloigne de la zone.
Pía Vergara, directeur exécutif de la Fondation Cerro Guido, ajoute : « Ce sont des chiens qui sont élevés avec des moutons, qui sont imprégnés et qui font partie des troupeaux de moutons ».
Il s’agit actuellement de l’outil le plus efficace pour gérer le conflit entre la conservation des espèces et l’industrie de l’élevage, car il a permis de réduire de 30 % le nombre de moutons tués par les pumas. Toutefois, il doit être géré de manière responsable.
L’Estancia Cerro Guido comprend un domaine de 100 000 hectares. Par conséquent, le chien de garde seul ne sera pas pleinement efficace. En outre, ces domaines sont géographiquement compliqués par l’existence, entre autres, de cavernes où se cache le puma.
C’est pourquoi la tâche de l’homme consiste à modifier les pratiques d’élevage. Par exemple, la réduction de la taille des terres utilisées pour l’industrie, ce qui signifie faciliter le travail du chien.
Chambres piégées
Les pièges photographiques sont l’un des outils technologiques qui fournissent des informations essentielles à la recherche en cours. Il s’agit de petites caméras camouflées installées à des endroits stratégiques pour suivre les espèces.
Ces appareils permettent d’identifier les « zones chaudes » où l’on observe le plus de pumas et qui représentent des zones à risque pour le bétail.
Enfin, les caméras-pièges sont les instruments qui permettent aux traqueurs et aux chercheurs de suivre les déplacements des pumas et/ou d’autres espèces.
Ils jouent un rôle crucial dans la détermination des zones habitables pour les humains et le bétail. Dans un espace aussi vaste que les champs de l’Estancia Cerro Guido, il est nécessaire d’utiliser la technologie.
Poteaux de renard
Les Foxlights sont des lampes LED montées sur un pilier, installé à un endroit stratégique. Ces lampes s’allument à la tombée de la nuit et émettent un message multicolore.
Ces lumières seront présentées de manière aléatoire sur 360 degrés et visibles à 1,6 kilomètres de distance, imitant le mouvement des torches humaines. Elles effrayeront les pumas qui menacent une population de 20 000 moutons de l’Estancia Cerro Guido, située à proximité du parc national de Torres del Paine.
Nicolás Lagos, conseiller en conservation, a déclaré : « Il ne suffit pas de parler du succès des mesures dissuasives aux éleveurs qui ont toujours tué des pumas (…) Avec des résultats solides, nous espérons commencer à changer les attitudes ».
Lagos travaille à l’Estancia Cerro Guido sur une étude couvrant 100 hectares et a introduit les poteaux d’éclairage comme moyen de dissuasion non létal.
La conservation pour coexister
Depuis la création de la Fondation et de l’Estancia Cerro Guido, l’objectif est d’assurer la coexistence de l’industrie ovine, principale activité économique de la région, et des espèces prédatrices telles que le puma.
« Les mesures non létales incitent les habitants de la région (pumas) à revenir aux sources naturelles de nourriture, telles que les guanacos, les nandous et les lièvres, ce qui est meilleur pour l’écosystème », explique M. Vergara.
L’idée de générer une coexistence est née en 2013, lorsque les propriétaires de l’estancia, les familles Simunovic et Matetic, ont constaté une augmentation de la demande de « tourisme puma » et ont voulu l’aligner sur l’augmentation des efforts de conservation depuis les années 2000.
Bien qu’il s’agisse d’une espèce protégée au Chili depuis les années 1980, les pumas sont toujours chassés sur les terres agricoles de Torres del Paine par ce que l’on appelle les “leoneros”, des chasseurs patagoniens armés de chiens. Il n’existe pas d’estimation officielle du nombre de pumas tués, mais les chasses clandestines sont de notoriété publique.
Tel est l’objectif principal de la Fondation Cerro Guido. Parvenir à la coexistence, de manière à mettre un terme à la persécution d’espèces uniques telles que le puma, qui représente un trésor pour les habitants de la partie la plus méridionale de la planète et pour le pays.